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Revoir la place de l' artiste dans les politiques culturelles
La saison des festivals est propice aux questionnements sur la vie culturelle dans notre pays et sur l’efficacité des politiques publiques.
Il est un point qui s’impose à tous, l’intervention financière de l’Etat et des collectivités locales permet la diversité artistique et la vitalité de la création. Le cinéma en a apporté la démonstration puisque le système français de soutien à la production fait beaucoup d’envieux hors de nos frontières. Sans masquer les difficultés, le Cinéma français n’aurait jamais un tel rayonnement si les mécanismes actuels via le CNC n’existaient pas.
Nous devons néanmoins nous interroger sur la pertinence et l’efficacité des politiques culturelles. Celles-ci reposent pour l’essentiel sur un triptyque : création, médiation et diffusion. Elles s’attachent donc prioritairement à l’œuvre avant de penser à la situation de l’artiste. Or, c’est là que le bât blesse. Le Syndicat français des artistes interprètes a noté récemment que 15 000 artistes ont quitté le métier depuis 2006, un véritable séisme !
Du fait de leurs compétences, notamment dans le domaine de l’économie, de l’emploi et de la formation, l’Etat et les Régions sont en première ligne face à ce problème. Voilà pourquoi depuis le début de ce mandat au Conseil Régional des Pays de la Loire, je ne cesse de réclamer la mise en place d’une politique globale en faveur de la culture qui n’implique pas la seule commission culture mais qui mobilise aussi les autres commissions, en particulier celle du développement économique. C’était le sens de ma proposition de Schéma Régional de la Culture, c’est aussi le moyen d’appréhender la situation des artistes dans sa globalité. Un travail immense est en effet devant nous au niveau de la connaissance réelle de l’économie de ce secteur et de la structuration de véritables filières culturelles. Des réponses sont apportées ponctuellement à certaines difficultés comme l’aide aux cafés-culture par exemple mais il manque un véritable plan d’ensemble associant tous les partenaires en premier lieu l’Etat, la Région et les acteurs de la Culture. Il est aujourd’hui impératif de replacer l’artiste au cœur de nos démarches et de nos politiques publiques.
Je me souviens d’une période pas si éloignée où dans le secteur de l’agriculture, on déplorait qu’il y ait plus d’agents dans les DDA et les chambres d’Agriculture que d’agriculteurs. Soyons vigilants car un phénomène analogue pourrait toucher un jour le secteur culturel.
A y regarder de près, l’enjeu autour de la culture est immense. La vitalité et la dimension d’une société se mesurent assez précisément au regard de la qualité de la production artistique. Le déclin culturel est souvent synonyme de déclin tout court. Raison de plus pour continuer à soutenir ce secteur si intimement lié à la spécificité française.