Conseil Régional des Jeunes: le rendez-vous manqué

Si nous avons noté de nouvelles convergences en matière culturelle, notre désaccord sur la politique « jeunesse et éducation populaire » régionale reste profond. Il n’y a pas d’inflexion dans cette politique et nous continuons à penser que l' approche est trop restrictive avec des mouvements d’éducation populaire à la fois sous-traitants et bénéficiaires quasi-exclusifs des actions mises en oeuvre. Ce n’est pas la mise en place récente de la Conférence Régionale des Acteurs de la Jeunesse qui change la donne.

Cette vision étroite est particulièrement nette au niveau du Conseil Régional Jeunes. Déjà la démarche est complexe, peu lisible, allant de rencontres territoriales en forums départementaux, pour aboutir enfin au Conseil Régional des Jeunes. Les rencontres territoriales de proximité qui devaient être l’occasion d’une vaste consultation, d’un dialogue large avec les jeunes se sont en fait déroulées dans la confidentialité quand elles ont eu lieu. La plupart des jeunes ignore tout de ces rendez-vous. Dans une ville comme Nantes, il y a une cinquantaine lycées publics et privés. Savez-vous  combien y-a-t-il eu de rencontres de proximité dans ces établissements ? Il y en a eu zéro. Pour Nantes et sa périphérie, on a pu recenser que cinq malheureuses rencontres de proximité prenant appui sur quelques réseaux, toujours les mêmes. On peut quasiment parler de rencontres fantômes. Il y a là une forme de supercherie, en tout cas un monde entre la promesse et la réalité. Les jeunes qui participent aux Forums Départementaux sont davantage issus d’une démarche de cooptation verrouillée que de l’élection ou d’un large processus de concertation. C’est tout de même un comble pour un Conseil Régional de Jeunes, sensé véhiculer les valeurs de la démocratie et l’apprentissage de la citoyenneté. Il ne faut pas oublier qu’il y a derrière cette démarche chaotique, l’engagement de l’argent public. Nous  avions mis en garde sur le risque d’appauvrissement de la démarche en faisant appel à un seul réseau, aussi important soit-il, et nous avions raison. Pour tout dire, je comprends mal le décalage entre le secteur culturel où il est pris soin d’associer un maximum d’acteurs et tous les élus aux différents travaux,  et la jeunesse où tout fonctionne en cercles fermés  avec des résultats forcément décevants.