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Culture: mon intervention sur le budget régional

By ODeschanel - Posted on 03 février 2012

A l'occasion du débat budgétaire 2012, je suis intervenu au nom du groupe centriste sur les questions culturelles.Voici le texte de mon intervention :

Monsieur le Président, 

A la lecture du projet de budget 2012, les crédits de paiement  affectés à la culture, au sport, à la jeunesse et à l’éducation populaire seront donc de 44 millions d’euros cette année, contre 47.5 millions en 2011. On ne peut pas vous reprocher de rechercher des économies, mais vous ne pouvez pas non plus affirmer que les efforts consentis pour ces politiques publiques sont maintenus ou même accrus. Il y a 3.5 millions d’euros de moins que l’année dernière, le sport et la culture représentant 3% du budget contre 4% en Bretagne. 

Sur le plan culturel, nous avons des motifs de satisfaction. Petit à petit, certaines préoccupations, que nous avons exprimées dès le début de ce mandat, sont prises en compte. Je citerai le travail fait sur l’observation, le soutien accru au cinéma, l’élargissement de la politique régionale à d’autres domaines que la diffusion et la création, le nouveau règlement de Voisinages, la perspective du Schéma Régional de la Culture que nous vous avions proposé par voie d’amendement l’an dernier. C’est la même démarche que celle mise en œuvre aujourd’hui pour l‘énergie.

De même, je veux dire ici que le bilan du premier cycle de Conférence Régionale Consultative de la Culture est positif. Monsieur Gralepois a permis à l’ensemble des conseillers régionaux de la Commission de participer aux réunions de cette Conférence et nous avons pu mesurer l’importance du travail accompli, l’engagement de tous les participants, l’investissement des services de la Région, qui n’est pas assez souligné à mon goût, et les résultats concrets dans un certain nombre de domaines. De notre côté, nous nous sommes montrés constructifs, nous avons amené nos idées et nos réflexions, même si curieusement dans le document de synthèse publié, nos contributions ont été oubliées. Nous voulons  être des acteurs utiles et impliqués de la démarche de co-construction que vous avez initiés.

Restent pour nous un sujet de préoccupation et un point noir. Le sujet de préoccupation, c’est la persistance de votre refus de mobiliser significativement  les crédits des Commissions économie, enseignement supérieur, et emploi-formation pour soutenir  l’activité culturelle. Notre proposition de créer un Fonds de Soutien à l’Economie Culturelle et Créative, a été rejetée et nous n’avons pas, comme en Bretagne, de contrat d’objectif emploi formation dans le spectacle vivant. On ne sent pas non plus un grand volontarisme de votre part pour inciter un acteur comme la CRESS (Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire) à s’investir beaucoup plus dans le soutien à la structuration des filières. Il est enfin symptomatique qu’un projet comme le Pôle d’Enseignement Supérieur du Spectacle Vivant Bretagne-Pays de la Loire soit financé uniquement par les crédits de la Commission Culture et pas par ceux de l’Enseignement Supérieur.

On pourrait se dire que cela n’a pas beaucoup d’importance, sauf  que dans un contexte budgétaire contraint, tous les crédits prélevés sur le budget culturel pour soutenir l’économie et la formation sont autant de moyens en moins pour aider la création et la diffusion artistique.

Cela pose aussi la question de la lisibilité et de la transversalité de la politique régionale. Ainsi, par exemple, dans le cadre de l’aide à la production cinématographique, un film doit-il être aidé pour ses qualités artistiques ou pour son impact sur l’emploi ? Certaines régions ont mises en place deux fonds d’aides cinématographiques, l’un orienté vers l’économie et l’emploi, l’autre axé sur la dimension artistique. Voilà pourquoi  j’ai proposé qu’au minimum toutes les aides liées à l’emploi et à la formation figurant dans le budget culture soient regroupées et identifiées dans un Fonds Régional de Soutien aux Filières Culturelles et Créatives (FRSFCC), au lieu d’être mélangées, comme aujourd’hui, avec les autres types d’aides. C’est le cas par exemple du soutien à la numérisation des salles de cinéma, à l’économie des cafés-culture,  aux Ateliers d’Angers, à l’Economie du livre, aux radios, aux lieux de travail pour artistes. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus.

Le point noir, ce sont les subventions culturelles. Il y a celles qui passent par un examen préalable d’un Comité Technique (Cinéma, spectacle vivant, danse, développeur d’artistes, aide à la première monographie), ce qui garantit une équité dans la procédure et ne soulèvent pas de difficultés. Et puis, il y en a d’autres, relevant de Fonds comme le Fonds d’Action Culturelle ou le Fonds d’aide aux projets émergents, qui apparaissent vraiment « à la tête du client ». Le règlement est imprécis. Les choix comme les taux d’intervention qui peuvent varier de 5 à 20%, du budget des manifestations sont difficilement justifiables. Voilà pourquoi, après vous avoir alerté l’année dernière, nous proposons par amendement de mettre en place un groupe de travail chargé de proposer des critères de subventions relatifs à ces fonds, plus précis, mieux connus, compréhensibles par tous.

Par ailleurs, vous annoncez vouloir renforcer « les actions de soutien à la vie culturelle de proximité », mais dans le même temps cela se traduit paradoxalement par une diminution des crédits de paiement affectés aux actions territoriales. Globalement, ces crédits passent de  3 140 000 euros au BP 2011 à  2486 838 euros au BP 2012, soit – 20.8%. Cette diminution concerne autant l’investissement (-31.1%) que le fonctionnement (-5.2%).

Dernier sujet que je voulais aborder, la Maison Gracq. Nous vous avons soutenu sur le principe de l’intervention  de la Région, mais l’absence de visibilité sur l’engagement financier à terme du Conseil Régional, notamment au niveau du fonctionnement nous interroge. Nous insistons aussi pour que les liens avec les acteurs régionaux du livre soient bien définis et renforcés, à commencer par ceux avec les acteurs de proximité comme  les promoteurs des « Lyriades », manifestation consacrée à la langue française.

  • Nous nous étions abstenus sur l’ensemble des rapports l’année dernière. Compte-tenu des évolutions observées, nous voterons pour les rapports 198 (Arts de la Scène), 315 (Arts visuels), 92 (équipements structurants) et 40 (Patrimoine). A part Christian Gillet qui s’abstiendra, nous approuverons également le rapport 199 (Livre et Lecture) même si nous insistons pour obtenir des éclaircissements sur la hauteur de l’engagement financier de la Région vis-à-vis de la Maison  Gracq. Nous nous abstiendrons sur les rapports 74 (Actions territoriales) en raison de la politique de subvention  suivie.

  

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